Coach de vie Féministe en affirmation de soi, à Marseille et en Ligne

J’accompagne les femmes et minorités de genre à s’affirmer avec confiance, poser des limites claires et respecter leurs besoins, sans culpabilité.
Coach de vie Féministe en affirmation de soi, à Marseille et en Ligne

J’accompagne les femmes et minorités de genre à s’affirmer avec confiance, poser des limites claires et respecter leurs besoins, sans culpabilité.

Cette peur qui t'empêche d'oser demander


Quand la peur du NON prend le dessus

Tu sais pourquoi tu ne demandes jamais rien à personne ? Pourquoi tu proposes rarement une sortie, une invitation ? Pourquoi tu n’oses jamais demander de l’aide alors même que tu es la première à tout plaquer pour rendre service ? Pourquoi tu n’oses pas demander quoi que ce soit à ta ou ton boss ? 

Peut-être parce que tu redoutes ce fameux non.

La peur de recevoir un refus nous pousse à des stratégies d’évitement : on ne demande plus, ou seulement quand on est quasi certain.e d’obtenir un oui. Mais le prix à payer est parfois lourd car on tait nos besoins, on passe à côté d’opportunités, on loupe des occasions de grandir, on s’épuise à toujours donner sans jamais recevoir.

Alors voici mes questions pour toi dans l’article du jour :

  • Oses-tu faire des demandes quand tu es sûre d’obtenir un oui seulement ?

  • Que signifie pour toi recevoir un non ?

  • As-tu besoin d’un oui pour valider ta légitimité ou ta valeur ?

Mais pourquoi a-t-on peur du refus ?

Nos expériences passées

Beaucoup ont vécu des refus brutaux ou sans explication dans l’enfance. Un “non, parce que c’est comme ça” “ce sont les adultes qui décident” peut alors se traduire non pas comme une limite mais comme un rejet : “je ne compte pas”.

Ces traces se superposent à des normes et injonctions intégrées quand on a été socialisé.e en tant que fille. Par exemple, apprendre à plaire ou à ne pas prendre de place.

Nos croyances limitantes 

Avec le temps, ces expériences s’ancrent sous forme de croyances. C’est ce discours intérieur qui te répète :

“Si on me dit non, c’est que je vaux rien… c’est que je dérange… c’est que je suis de trop.”

Ces croyances servent de filtre. Chaque refus devient une preuve que tu n’es pas légitime, une sorte de validation tordue de ce que tu penses déjà de toi. Elles alimentent le perfectionnisme ou la nécessité s'effacer pour éviter le risque d’être rejeté.e.

Le culte de l’indépendance

Notre société valorise l'autonomie, l'indépendance... On glorifie celles et ceux qui encaissent en silence, qui ne réclament rien. A l'inverse, demander ou "déprendre de" est souvent  perçu comme une faiblesse voire comme un signe d'assistanat.

SORTIR DE L'ILLUSION DE L'AUTOSUFFISANCE

Beaucoup galèrent à formuler des demandes par peur de déranger ou d’être jugé.e. 
Et cela s’accompagne d’une tendance à se sur-responsabiliser. Toi tu veux tout gérer seule, tu donnes énormément… mais tu fais passer tes propres besoins au millième plan. 
Croire qu’on doit tout gérer seul.e est une illusion. Nos besoins relationnels sont légitimes et normal !!! Intégrons donc que demander n’est pas un signe de faiblesse, mais une reconnaissance de notre interdépendance humaine. S’autoriser à demander, c’est affirmer que notre existence compte autant que celle des autres, et que chacun·e peut contribuer au soutien mutuel. 
Dans une société capitaliste et patriarcale qui nous pousse toujours plus à l’individualisme, oser demander et exprimer qu’on a besoin de l’autre est une forme de lutte. En plus, quand tu oses le faire, tu invites implicitement les personnes autour de toi à en faire autant.  

Les conséquences de cette peur

L’évitement 

Quand on a appris très tôt à prendre soin, à ne pas en demander trop ou à ne pas déranger, l’expression des besoins peut activer la peur d’être vue comme faible, dépendant.e ou égoïste.  

Quand la peur du non prend trop de place, on tombe facilement dans l’évitement : on n’ose plus demander, ou alors uniquement dans les situations où le “oui” semble presque garanti, là où le risque de refus paraît minime.

Exemples d’évitements relationnels

  • Ne pas oser proposer un date amoureux
  • Éviter de lancer des invitations à des ami.es
  • Ne pas exprimer ses envies dans une relation intime

Exemples d’évitements professionnels

  • Renoncer à demander une augmentation
  • S’empêcher de proposer une idée en réunion et rester dans l’ombre
  • Refuser d’envoyer une candidature à un poste qui nous attire

Exemples d’évitements personnels

  • Ne pas demander de l’aide quand on est épuisé.e.
  • S’interdire de solliciter un service pratique (garde d’enfants, coup de main pour un déménagement).
  • Ne pas oser proposer une activité qui nous fait envie mais privilégier ce qui fait plaisir à l’autre.

Le coût invisible de la glorification de l'indépendance

  • On fragilise celles et ceux qui n’ont pas d’autre choix que demander (précarité, handicap, isolement...)

  • On renforce la honte de celles et ceux qui osent exprimer leurs besoins.

  • On se coupe, nous-mêmes, de la possibilité d’être soutenu.es, accueillis, entendus.

Et face au refus ? 

Chaque refus a le pouvoir de devenir une preuve supplémentaire de notre supposée “insuffisance”. On le vit comme une humiliation, un échec, un rejet. L’estime de soi en prend un coup. On s’épuise à compenser autrement, par exemple en disant oui à tout, en prenant sur soi, en s’oubliant complètement ou en cherchant la reconnaissance coûte que coûte.

Repenser le "non"

Apprendre à recevoir des refus

Prendre de petits risques

Entraîne-toi à faire des demandes. Petites ou grandes. Dans différents contextes. Même si ce n’est pas confortable.

Tu n’as pas à attendre d’avoir confiance en toi pour commencer : c’est le fait d’oser qui va muscler pas à pas ta confiance. 

  • demander une info dans la rue
  • proposer une sortie à un.e ami.e
  • solliciter un service simple

Vois chaque demande comme une occasion d’apprivoiser ta peur et de normaliser l’expérience du refus.

+ tu demandes,

+ tu t’exposes aux possibles refus…

+ tu t'ouvres AUSSI à l'éventualité de recevoir de nombreux OUI.

Reformuler ses pensées

Quand on reçoit un refus, le premier réflexe est souvent de l’interpréter comme une attaque personnelle. Mais le non ne parle pas de ta valeur. Pour apaiser ce réflexe, tu peux préparer des affirmations rassurantes à te répéter telles que :

  • “Cela ne parle pas de ma valeur mais de la réalité de l’autre”
  • “Ce n’est pas moi qu’on rejette, mais une demande ponctuelle.”
  • “Un refus n’est pas un échec”
  • “Le non de l’autre est son oui à lui-même.”
  • "Je n'ai pas besoin d'un OUI pour exister"

L’idée n’est pas de se convaincre à tout prix, mais d’ouvrir une petite brèche dans l’automatisme non = rejet

Journaling 

Tu peux répondre à ces questions sur ton plus beau carnet ou sur une note de téléphone.

  • Avant une demande : Les questions-filtres  “Qu’est-ce que je perds vraiment si on me dit non ? Qu’est-ce que je gagne à demander quand même ?
  • Que t'empêches-tu de demander, par peur d’un non ? Un soutien émotionnel, une mise au point dans une relation, une opportunité professionnelle, une pause ? 
  • Après un refus : écrire ce qui s’est passé, ce que tu as ressenti, puis trouver trois preuves que ce non ne dit rien de ta valeur.

Contrebalancer le biais de négativité

Notre cerveau retient plus facilement les événements négatifs que les positifs, c’est ce qu’on appelle le biais de négativité . Il est donc bien plus affecté par les refus et les échecs que par les oui et les victoires. Un non peut prendre toute la place mentale, alors qu’il y a aussi eu des moments où tu as été accueillie, soutenue, validée.

  • Noter chaque jour 2-3 signes positifs : un oui reçu, un geste de soutien, une petite victoire.
  • Garder un dossier de preuves positives : captures d’écran, messages, feedbacks
  • Prendre le temps de célébrer tes petites et grandes victoires

Ces ancrages créent une bibliothèque intérieure pour éviter qu’un non ne vienne tout effacer.

Conclusion

Le problème n’est pas le refus en soi, mais tout ce qu’on a appris à y associer : le rejet, la honte, l’invisibilité. La peur du non te pousse à te mettre au second plan, et à conditionner ta valeur à ce que l’autre accepte de donner ou de faire pour toi.

Oui, c’est long à intégrer au plus profond de ses entrailles… mais ta valeur n’est pas négociable. Elle ne dépend d'aucune validation extérieure : tu vaux par défaut.

J’espère que cet article te redonnera l’élan, comme moi, à oser demander,  même au risque de recevoir un refus. 

On n'a pas besoin de "oui" pour exister, alors osons demander !

Pour aller plus loin

Tu veux apprendre à formuler des demandes plus claires ?

  • À accueillir et comprendre les émotions qui émergent quand on te dit non ?
  • À poser tes limites sans traîner cette foutue culpabilité pendant des jours ?

Dans un cadre sécurisé et bienveillant, on explore ensemble :

  • Ce qui t'empêche d'oser aujourd'hui
  • Les mécanismes à déconstruire pour oser dire et recevoir le non
  • Et surtout, des pistes concrètes pour reprendre ta place dans tes relations et booster ta confiance en toi.